Interviews

ISABELLE MARTINEZ, CHEFFE DE PROJET WUTAO (ART DU GESTE)

Isabelle Martinez, cheffe de projet Wutao (art du geste)

Professeure en culture Wutao (art du geste), facilitatrice ATA (ou Art de la Trans-analyse, un art de connaissance de soi), Isabelle Martinez est cheffe de projet « Wutao au cœur de la contemplation », et actuellement référente du Pôle Bien-être au Musée d'Art Moderne de Paris.

En quoi votre parcours vous a-t-il conduite à votre métier actuel ?

J'ai développé le Bien-être au musée il y a une vingtaine d'années avec le Wutao au cœur de la contemplation afin d'allier la connaissance de l'art à une approche sensible face à une œuvre d'art. Le Wutao, considéré comme un art « évolutionnaire » par Anne Ghesquière, fondatrice du Podcast Métamorphose*, m'a fait évoluer individuellement et m'a permis de créer une proposition qui puisse s'adresser à toutes et à tous. ?Aujourd'hui, j'ai rejoint l'Entreprise irisée, une façon innovante d'entreprendre ensemble, qui englobe la diffusion et le rayonnement de 3 arts (le Wutao, le Chant du souffle et l'ATA) en présentiel et en distanciel. ?Impulsée par les créateur·rice·s de ces 3 arts, Imanou Risselard & Pol Charoy, cette entreprise (coopérative SW Arles) comprend à ce jour 12 personnes qui œuvrent de manière organique dans un déploiement entrepreneurial centré sur la créativité et la connaissance de soi. L'Entreprise Irisée se vivant comme une pépinière expérimentale, nous cheminons sur les interactions au sein de l'équipe, les aspirations et les freins, des thèmes comme la prospérité, le pouvoir, la valeur, la reconnaissance, etc.

*Métamorphose est devenu un podcast phare, faisant partie des trois podcasts les plus écoutés en France (selon le classement ACPM) avec un cumul de 70 millions d'écoutes début 2024.

Quels sont les principaux défis actuels auxquels vous devez faire face aujourd'hui ?

Le principal défi auquel je dois faire face pour assurer la transmission de l'art via une médiation sensible et sensorielle est de former des médiateur·rice·s, des intervenant·e·s culturel·les, mais aussi des encadrant·e·s à cette nouvelle forme de médiation. L'enjeu majeur réside donc dans la formation des équipes existantes et dans le développement de cours dédiés à l'approche sensible, intégrés aux parcours de médiation culturelle des arts dans les universités, etc...?Depuis 20 ans, j'ai donc mis en place des formations sur l'approche sensible et sensorielle de l'art adressées aux acteur·rice·s professionnel·le·s, d'abord en présentiel : Musée d'Art Moderne de Paris, Musée Bourdelle, Musée Archéa, etc. et des initiations/informations Bien-être pour le réseau TRAM, l'Établissement Public Paris Musée, les étudiants de l'école du Louvre et pour le réseau Tourisme Haut de France...?Et depuis peu, je mets en place au sein de l'Entreprise irisée un cursus e-learning permettant de s'initier à la Voix sensible de l'art adressée à la fois aux professionnel·le·s de l'art, mais aussi au plus grand nombre.

Quelles évolutions récentes a connues votre cœur de métier ?

Dans la médiation en art, l'évolution la plus récente est celle que je développe. Cette approche sensible et sensorielle permet de développer des médiations qui incluent aussi les personnes en situation de handicap, et à l'attention de la petite enfance ; des formats que je développe aussi depuis plusieurs années pour les 0/3 ans.

Votre prochaine sortie culturelle ?

Mes prochaines sorties culturelles seront consacrées à la visite des parcs en Ile-de-France. Elles sont basées sur mon propre besoin de ressourcement, mais aussi sur le développement de nouvelles propositions : dans les parcs nationaux ou régionaux, les patrimoines culturels ou naturels sont indissociables. J'aime y développer des séances de contemplation pour créer des médiations qui permettent de s'y connecter et s'y relier.

Un message pour les prochaines générations de professionnel.le.s de la culture ?

La culture est en évolution et transformation constante. Dans l'Entreprise Irisée, nous nous sentons porteur·se·s et diffuseur·se·s d'une culture qui n'est pas figée, mais vivante. Comme message, j'ai envie de transmettre qu'il est important de vivre ce mouvement d'une nouvelle culture en soi pour ouvrir des champs de possibles créatifs, sensibles et inspirants au sein des institutions, et au sens plus large, en chacun·e d'entre nous.

Crédit photo : Imanou-Risselard_CR_Julie-Cherki-Wutao

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