Interviews

YANN LE TOUHER, SOUS-DIRECTEUR DU MÉCÉNAT, DE LA MARQUE ET DES PARTENARIATS COMMERCIAUX AU MUSÉE DU LOUVRE

Yann Le Touher, Sous-directeur du mécénat, de la marque et des partenariats commerciaux au Musée du Louvre

Yann Le Touher est un spécialiste du mécénat au sein des grands musées parisiens (Musée du Louvre, Musée d’Orsay, Centre Pompidou, RMN Grand Palais). Yann Le Touher est chargé, au sein de la direction des Relations extérieures du musée du Louvre, de définir et de mettre en œuvre la stratégie de mécénat tant en France qu’à l’international, d’optimiser les concessions du domaine du Louvre et des Tuileries et de valoriser la marque Louvre à travers des partenariats et des produits servant les valeurs du musée.

Qu'est-ce qui vous a amené à exercer votre métier actuel ?

J’ai commencé mes études supérieures à l’Ecole du Louvre, c’est donc l’histoire de l’art qui me passionne. J’ai complété ma formation en école de commerce et j’ai eu la chance de faire de belles rencontres au moment de mes stages et de découvrir le mécénat au Louvre. Ce métier mêlant art et business m’a tout de suite plu et j’ai continué dans cette voie !

Quels sont les principaux défis auxquels votre secteur doit faire face ?

Le secteur a beaucoup évolué depuis la loi du 1er août 2003 qui a été fondatrice pour le mécénat en France.En 2019, le dispositif fiscal a été mis à mal, la crise sanitaire et économique mondiale que nous vivons rebat encore les cartes. Nous nous devons d’être agiles, innovants et créatifs. Lever des fonds n’est pas chose facile. Il faut trouver de bons collaborateurs dans un environnement de plus en plus concurrentiel, parvenir à nos objectifs financiers sans renier notre spécificité culturelle ni brader notre marque, nous adapter à de nouvelles pratiques de la philanthropie par l adiversification et l’internationalisation.

Quelles évolutions connaît votre cœur de métier ?

De simples « fundraisers »  principalement tournés vers les entreprises en leur offrant un peu de visibilité et surtout un bel événement de relations publiques, nous avons dû nous adjoindre des compétences en communication, en relations publiques, en publicité, en innovation. En effet, le champ de la philanthropie s’est considérablement élargi avec le crowdfunding, les événements de gala, la recherche de grands donateurs français et étrangers, les ventes aux enchères caritatives, etc. Aujourd’hui, les compétences demandées sont la polyvalence, la créativité et l’inventivité.

Que pensez-vous de la notion de réseau dans le secteur culturel ?

La notion de réseau est essentielle dans la culture. Nous avons la chance de communiquer fréquemment entre institutions publiques. Je regrette que ce soit moins le cas entre le privé et le public, même si j’essaie pour ma part de le faire car dans nos métiers, le secteur du mécénat dans un musée national se frotte forcément à celui du marché de l’art, de l’événementiel, de la mode, du spectacle, etc. C’est toujours une richesse de réseauter ! Je regarde souvent ce que font les autres dans d’autres domaines connexes comme le sponsoring sportif, la communication des marques, le design, etc. On s’enrichit toujours à travers les autres et, bien souvent, on y puise des idées nouvelles et ingénieuses.

Un message pour les prochaines générations de professionnels de la culture ?

Soyez passionnés comme nous le sommes mais faites attention à ce que cette passion professionnelle ne vous engloutisse pas ! A l’heure où les jeunes diplômés font plus attention à leur équilibre vie professionnelle / vie privée, je ne m’inquiète pas trop et nous y sommes tous plus attentifs. Mais je sais aussi que ce secteur est passionnant, enthousiasmant et que l’on se donne beaucoup. C’est très bien de s’épanouir professionnellement, de « s’éclater » au travail, mais je pense qu’il faut aussi trouver son bonheur dans d’autres choses.

Et pour finir, votre prochaine expérience culturelle (musique, exposition, spectacle, etc.) ?

Il y a une multitude d’expositions que je n’ai pas pu voir à cause de la fermeture des musées. J’attends donc la réouverture avec impatience pour aller les expositions en cours et pleines de promesses à Orsay, à la BNF, au MAD ou encore au Grand Palais !

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