Interviews

FLORENCE DUPONT, DIRECTRICE GÉNÉRALE ADJOINTE D'INFLUENCE4YOU

Florence Dupont, Directrice générale adjointe d'Influence4You

Agence d'influence et plateforme d'influenceurs créée en 2012, Influence4You a remporté le grand prix Stratégies de la communication d'engagement 2020.

«La culture ce n'est pas avoir le cerveau farci de dates, de noms ou de chiffres, c'est la qualité du jugement, l'exigence logique, l'appétit de la preuve, la notion de la complexité des choses et de l'arduité des problèmes. C'est l'habitude du doute, le discernement dans la méfiance, la modestie d'opinion, la patience d'ignorer, la certitude qu'on n'a jamais tout le vrai en partage ; c'est avoir l'esprit ferme sans l'avoir rigide, c'est être armé contre le flou et aussi contre la fausse précision, c'est refuser tous les fanatismes et jusqu'à ceux qui s'autorisent de la raison ; c'est suspecter les dogmatismes officiels mais sans profit pour les charlatans, c'est révérer le génie mais sans en faire une idole, c'est toujours préférer ce qui est à ce qu'on préférerait qui fût.»
Jean Rostand, Le Droit d'être naturaliste (1963)


 

À quoi a ressemblé votre confinement ?

Nous avons dû beaucoup travailler pour gérer la crise. D’une part nous avions les projets en cours qu’il fallait aménager pour les rendre compatibles avec la situation COVID 19. Ça implique de la créativité de la part des équipes et notamment des chefs de projet, de la gestion (ou plutôt prévention) de crise, et beaucoup de conseil auprès du client. D’autre part, les demandes entrantes n’ont pas cessé pendant cette période, cherchant des recommandations stratégiques pour l’après-confinement. Ces demandes ont même augmenté puisque nos clients étaient finalement plus disponibles pour faire de la stratégie et pour prendre le temps de réfléchir aux campagnes de juin à décembre 2020.

 

Avez-vous pu travailler efficacement en cette période ?

Je n’ai remarqué aucune baisse de productivité de la part des équipes pendant le confinement, au contraire. Travailler de chez eux leur a évité les distractions de la vie en open space et leur a fait gagner jusqu’à 2h30 de transport en commun chaque jour. Tout le monde était mobilisé et motivé pour nous aider à gérer la crise et j’ai senti un mouvement de solidarité fort entre nous qui m’a beaucoup touchée.

 

Quels défis a dû relever votre cœur de métier ?

Convaincre les marques de continuer à communiquer pendant cette période a fait partie de la gestion de crise pour les agences de communication. Pour ma part, je n’ai pas réellement insisté sur ce point, souhaitant laisser les clients tranquilles. Sachant que nous ne serions pas confinés plus de trois mois, préparer l’avenir me semblait plus constructif et moins « pushy » auprès de mes clients.

 

Comment voyez-vous l'avenir de votre secteur après avoir traversé la crise ?

Je pense que le marketing d’influence va continuer de progresser dans tous les secteurs. Le confinement a prouvé à quel point les gens étaient attachés à leurs influenceurs préférés et aimaient passer du temps sur les réseaux sociaux pour s’inspirer et se divertir. Je n’ai pas peur de cette crise pour notre secteur et je pense que tout va reprendre comme avant. Les influenceurs auront quant à eux bénéficié d'une pause nécessaire dans leur vie très chargée en activités et toujours chronométrée : ils ont pu se reposer et développer leur créativité, une très bonne chose.

 

Un livre, un film, un podcast qui vous a fait du bien ?

J’ai écouté le podcast « Sexe Club » par Safia Miskina, qui m’a fait beaucoup réfléchir sur la place de la femme dans la société et le rapport à la sexualité. C’est un sujet qui m’intéresse beaucoup.

 

Une idée pour continuer à vivre la culture depuis son canapé ?

Ma technique personnellement c’est de se laisser aller à ce que l’on aime, peu importe ce que c’est : écouter de la musique, regarder des œuvres d’arts, créer, lire, regarder un film … Une fois qu’on est touché par une œuvre, creuser encore et encore. Quand j’aime un film, je regarde tous les contenus et interviews que je trouve sur les réalisateurs et acteurs par exemple. Ensuite je regarde d’autres films de ce réalisateur, etc. C’est inépuisable la culture : on ne peut jamais se lasser ! La seule règle c’est de le faire uniquement pour soi et pas pour "faire bien" ou pour briller en société. 

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