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Lancée en 2017 à l'initiative de Marion Carré, Ask Mona utilise l’intelligence artificielle comme un levier pour faciliter l’accès à la culture. Cette start-up propose une solution clé en main aux institutions culturelles (musées, monuments, théâtres, collectivités territoriales…) pour leur permettre de créer des assistants personnels (chatbots) adaptés à leurs besoins. 
Ce robot conversationnel qui dialogue avec ses utilisateurs pour leur recommander gratuitement des sorties culturelles personnalisées, a été imaginé par une équipe de spécialistes d’Histoire de l’Art, de rédacteurs, de développeurs, d’ingénieurs et d’artistes.

Si on regarde dans le rétroviseur de ces 4 mois de confinement et post-confinement ...

D’une certaine façon, cette période de confinement a agi comme une sorte de « contrainte créative » pour trouver de nouvelles façons de faire vivre la culture à distance. Chez Ask Mona, on a d’abord cherché à voir comment continuer à valoriser les institutions culturelles avec lesquelles nous travaillons. Nous avons créé le « Musée imaginaire », un format collaboratif accessible à tous, qui rassemble virtuellement toutes les œuvres envoyées par les institutions culturelles participantes dans notre chatbot Ask Mona. Nous avons aussi profité de cette période pour revaloriser des dispositifs existants et accessibles à distance comme par exemple le chatbot (assistant personnel) que nous avons réalisé pour le Musée de Cluny et qui propose une visite ludique et décalée du musée à distance. Et puis nous avons mené une véritable introspection, en prenant le temps de nous poser les questions que l’on élude souvent lorsque l’on est happé par le tourbillon du quotidien. Or ce temps de réflexion nous a permis d’avoir des idées audacieuses que l’on n’aurait pas forcément pris le temps d’investiguer en temps normal.

Et si on regarde devant nous …

Je pense que cette crise nous a montré l’importance du collectif et de la coopération entre les acteurs du secteur culturel. Les conséquences qu’elle a, notamment d’un point de vue budgétaire, vont nous pousser à travailler de façon plus collaborative. Je crois que de cette contrainte peuvent naître des projets innovants très intéressants. Par ailleurs, il me semble que cette crise nous a aussi prouvé l’importance d’engager les publics et de créer des « communautés » autour des lieux culturels pour créer une relation plus profonde qui dépasse la simple visite in situ.

Quelques pistes pour avancer ?

Nous lançons deux nouvelles propositions dans le prolongement de ces deux réflexions :

- Un format d’innovation collaborative pour permettre à plusieurs institutions culturelles de se rassembler pour co-créer avec nous des solutions mobilisant l’intelligence artificielle pour répondre à leurs problématiques. L’objectif est de travailler selon un format agile et frugal qui leur permette de concevoir et de tester en l’espace de quelques mois ces solutions.

- Un format qui permette d’introduire plus de démocratie et de participation citoyenne dans les institutions culturelles. L’idée est de mobiliser les visiteurs et les potentiels visiteurs pour les impliquer dans certains processus décisionnels. Nous élaborons avec un autre acteur spécialisé sur les enjeux de consultation citoyenne une méthodologie pour permettre aux institutions culturelles de co-constuire avec leurs publics.

Un livre, un film, un podcast qui vous a fait du bien ?

Notre livre sorti en plein confinement Propos sur l’art et l’intelligence artificielle. Artiste en devenir ? ; une belle découverte en termes de podcast avec On View : il y a peu d’épisodes mais c’est très inspirant pour réfléchir au futur des lieux culturels. J’ai aussi passé du temps à découvrir et suivre le travail d’artistes inspirants qui créent avec de l’intelligence artificielle parmi lesquels Tom White, Ben Snell ou encore Joanne Hastie. Enfin, ce confinement m’a donné encore plus de temps pour approfondir mon travail de création avec de l’intelligence artificielle que vous pouvez retrouver sur mon site.